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La réalité sur les Labels et les Certifications

Manger du chocolat éthique, est-ce possible ?

Commentaire d’un de nos confrères artisan chocolatier depuis bientôt vingt ans, Christophe Bertrand et pratique le « bean-to-bar ». Il est très attaché au Cameroun, un pays qui n’est pas concerné selon lui par les conséquences dramatiques de la culture du cacao. « Je suis au Cameroun très souvent, j’ai monté une petite coopérative de production là-bas pour aider un village qui vendait son cacao à 1 euro le kilo il y a trois ans, et aujourd’hui on est à 2,50 euros, donc on a très nettement amélioré les conditions de vie des gens », explique t-il. Le chocolatier affirme payer les planteurs 1650 francs CFA le kilo, 2,5 fois plus que le prix habituel.

Rémunérer les producteurs en bas de l’échelle est une des conditions nécessaires au commerce équitable. Cette logique est une alternative à celles du commerce mondial.

Un commerce équitable insuffisant et peu accessible

(Lire cet article pour plus d’informations)

« […] même si la certification est fiable, ce qui n’est souvent pas le cas, [… ] le commerce équitable représente une petite partie du marché qui est vendue aux clients qui veulent payer plus pour le cacao », Julia Fern, conseillère politique et spécialiste des questions liées au climat et au développement pour l’ONG Fern.»

La logique du commerce équitable ne concerne qu’une petite partie de la production mondiale de cacao. Selon Les Echos, « les produits étiquetés FAIRTRADE ne représentent cependant aujourd’hui qu’une infime proportion – généralement moins d’1 % – des ventes mondiales en cacao, thé, café, etc ».

La filière cacaoyère, un marché nébuleux

Un autre enjeu de la culture cacaoyère concerne le manque de traçabilité des fèves. Les sacs de cacao sont très rarement étiquetés, il est impossible de connaître leur provenance, les dates de récoltes, ou le profil des planteurs.

« La traçabilité est une arnaque », François Ruf, chercheur économiste au CIRAD.

Des systèmes de traçabilité sont possibles avec les nouvelles technologies, explique Cédric Rabany, codirecteur d’une ONG de développement de filières agricoles, mais « cela a un coût supplémentaire, et en général, ce coût est payé par les producteurs ». Pourtant, « déjà, des entreprises tracent leurs chaînes d’approvisionnement pour la sécurité alimentaire », assure Julia Christian.

Une production généralisée de cacao équitable est-elle possible un jour ?